Frédéric Vitoux
L'ours et le philosophe
Der Bär und der Philosoph - Über den Bildhauer Maurice Falconet und Denis Diderot
Paris: Grasset
2022, 384 pp.
EAN/ISBN :
978-2246828983
EAN numérique (eBook)
978-2246828990
Vgl. auch:
Denis Diderot - ein Aufklärer aus Langres
Information de l'éditeur -
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Deutsche Erläuterungen
Étienne-Maurice Falconet: Reiterstandbild von Peter dem Großen (wikipedia) |
Der Philosoph ist Denis Diderot. Er setzte sich bei Katharina II. dafür ein, dass sein Freund Falconet den Auftrag erhielt, der seinen Ruhm in ganz Europa begründen sollte.
Anhand ihrer Freundschaft, ihrer Korrespondenz und ihres langen Streits um den Begriff der postérité, der "Welt danach", also des Verständnisses von dem, was nach dem Tode kommt, stellt Frédéric Vitoux hier eine Epoche und dazu Persönlichkeiten dar, die für die Geschichte der Ideen von entscheidender Bedeutung sind (die berühmte Enzyklopädie und ihre "Architekten": Diderot, d'Alembert, Rousseau, Voltaire oder der allzu unbekannte Chevalier de Jaucourt). Durch Annäherungen und Abschweifungen (eine Kunst, in der sich Diderot auszeichnete, der sich selbst mit einem schlecht dressierten Jagdhund verglich) mischt er Momente seines eigenen Lebens mit dem Thema seines Essays, wodurch er sich mezza voce zu der Debatte äußern kann, die seinerzeit die Freundschaft der beiden Männer nährte und zu ihrem Bruch führte.
Falconet glaubte nicht an die Welt danach, während Diderot all seine Hoffnungen in sie setzte. Diese antagonistischen Optionen verraten den Charakter der beiden Männer: Falconet war misanthropisch, grimmig, pessimistisch, künstlerisch redlich, aber gerne brutal (man beschuldigte ihn, übrigens zu Unrecht, einen seiner Schüler durch seine kompromisslosen Urteile über ihn in den Selbstmord getrieben zu haben). Er entfremdete sich in Russland von allen seinen Gesprächspartnern und war schließlich noch undankbar. Diderot dagegen war unermüdlich seinen Freunden verpflichtet, affektiv, optimistisch und altruistisch.
Ihre innige Freundschaft der beiden löste sich aufgrund mehrerer Ungeschicklichkeiten des Bildhauers, seiner Weigerung, sein Versprechen zu halten, Diderot unter seinem Dach in
St. Petersburg zu empfangen, als der Philosoph sich endlich entschloss, die lange Reise anzutreten, auf die Zarin Katharina II. so lange gehofft und gewartet hatte. Eine Ursache war aber auch, dass Falconet ohne Diderots Zustimmung ihrer beider Briefwechsel veröffentlichen ließ. Und so zogen Groll und Misstrauen auf.
St. Petersburg zu empfangen, als der Philosoph sich endlich entschloss, die lange Reise anzutreten, auf die Zarin Katharina II. so lange gehofft und gewartet hatte. Eine Ursache war aber auch, dass Falconet ohne Diderots Zustimmung ihrer beider Briefwechsel veröffentlichen ließ. Und so zogen Groll und Misstrauen auf.
Aus Russland kehrte Diderot desillusioniert von seinem philosophischen Traum, Katharina II. zur Aufklärung zu bekehren, zurück; Falconet hingegen schlug die Tür hinter allen zu und nahm nicht einmal an der Einweihung seines Meisterwerks, des Reiterstandbildes von Peter dem Großen teil.
In diesem Essay Diderots ist nichts körperlos oder frei schwebend. Die Erzählung der Freundschaft der beiden Männer bietet dem Schriftsteller Vitoux Stoff für Rückblicke auf sich selbst, auf die
Île Saint-Louis, die ihm so lieb war und auf der auch seine beiden beschriebenen Charaktere der Aufklärung lebten.
Es sind Zeiten übergreifende Begegnungen im Horizont von Aufklärung und Moderne: Vitoux bringt den Maler Pierre LeMarchand (1906-1970) ins Spiel; erinnert an den lateinamerikanischen Schriftsteller Jorge Amado (1912-2001), an die Gründung des populären Restaurants Périscope der Île Saint-Louis, die Anlass für die entscheidende Begegnung mit seiner Frau Nicole war ; er porträtiert sehr schön den Schriftsteller Bernard Frank (1929-2006) als Bären [Bernard Frank est un chat / ist ein Kater, 2011] und ebenso bärenhaft den nicht weniger berühmten Schriftsteller Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) in dem schon 2009 erschienen Roman: Céline, L'homme en colère (Céline ein Mann im Zorn), der 1936 bei seiner Rückkehr aus der UdSSR 1936 verbitterter und vehementer war als Diderot 1774. Bei Diderot kommt es damals zur Entdeckung der Schwärmerei eines befreienden Laurence Sterne, des Autors des Romans Tristram Shandy, dessen Einfluss seinen Roman Jacques le Fataliste entscheidend prägte.
Île Saint-Louis, die ihm so lieb war und auf der auch seine beiden beschriebenen Charaktere der Aufklärung lebten.
Es sind Zeiten übergreifende Begegnungen im Horizont von Aufklärung und Moderne: Vitoux bringt den Maler Pierre LeMarchand (1906-1970) ins Spiel; erinnert an den lateinamerikanischen Schriftsteller Jorge Amado (1912-2001), an die Gründung des populären Restaurants Périscope der Île Saint-Louis, die Anlass für die entscheidende Begegnung mit seiner Frau Nicole war ; er porträtiert sehr schön den Schriftsteller Bernard Frank (1929-2006) als Bären [Bernard Frank est un chat / ist ein Kater, 2011] und ebenso bärenhaft den nicht weniger berühmten Schriftsteller Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) in dem schon 2009 erschienen Roman: Céline, L'homme en colère (Céline ein Mann im Zorn), der 1936 bei seiner Rückkehr aus der UdSSR 1936 verbitterter und vehementer war als Diderot 1774. Bei Diderot kommt es damals zur Entdeckung der Schwärmerei eines befreienden Laurence Sterne, des Autors des Romans Tristram Shandy, dessen Einfluss seinen Roman Jacques le Fataliste entscheidend prägte.
Information de l'éditeur
L’ours, c’est le sculpteur Etienne Maurice Falconet, auteur de la statue équestre de
Pierre Le Grand à Saint-Pétersbourg.
Le philosophe, c’est Diderot qui intervint avec empressement auprès de Catherine II pour que son ami bénéficiât de cette commande qui allait assurer sa célébrité dans toute l’Europe.
A travers leur amitié, leur correspondance et leur longue querelle épistolaire autour de la notion de postérité, Frédéric Vitoux restitue ici une époque et des hommes essentiels de l’histoire des idées (L’Encyclopédie et ses artisans, Diderot, d’Alembert, Rousseau, Voltaire, ou le trop méconnu chevalier de Jaucourt). A la faveur de rapprochements et de digressions (cet art dans lequel excella Diderot qui se comparait lui-même à un chien de chasse mal dressé), ce sont des moments de sa propre vie qu’il mêle à la matière de son essai , ce qui lui permet de s’exprimer mezza voce sur le débat qui, en son temps, nourrit l’amitié des deux hommes et aboutit à leur rupture.
Falconet ne croyait pas à la postérité tandis que Diderot plaçait en elle tous ses espoirs. Ces options antagonistes trahissent le caractère des deux hommes : Falconet misanthrope, farouche, pessimiste, d’une probité artistique sans faille, mais volontiers brutal (on l’accusera, à tort du reste, d’avoir poussé l’un de ses élèves au suicide par ses jugements intransigeants à son égard), s’aliénant en Russie tous ses interlocuteurs, et pour finir ingrat. Diderot infatigablement dévoué à ses amis, affectif, optimisme et altruiste.
Leur fervente amitié se dissipa donc dans la rancune et la défiance en raison de plusieurs maladresses du sculpteur, son refus de tenir sa promesse de recevoir Diderot sous son toit, à Saint-Pétersbourg, quand le philosophe se décida enfin à entreprendre ce long voyage qu’espérait et attendait l’impératrice Catherine II depuis si longtemps mais aussi parce que Falconet laissa publier, sans l’aval de Diderot, leur correspondance.
De Russie, Diderot rentre désabusé de son rêve philosophique consistant à convertir Catherine II aux Lumières ; Falconet, lui, claquera la porte et n’assistera même pas à l’inauguration de son chef d’œuvre.
Rien de désincarné dans cet essai. Le récit de l’amitié des deux hommes donne matière à des retours sur soi de l’auteur : l’île Saint-Louis qui lui est si chère, où vécurent aussi ses deux personnages ; des rencontres (Le Marchand ; Jorge Amado ; la création du Périscope de l’île Saint-Louis, qui fut l’occasion de la rencontre essentielle avec son épouse Nicole ; le beau portrait de l’ours Bernard Frank et du non moins ours Céline, plus amer et véhément à son retour d’URSS en 1936 que ne le fut Diderot en 1774 ; la découverte de la divagation d’un Laurence Sterne libérateur, l’auteur de Tristram Shandy dont l’influence fit déterminante pour l’auteur de Jacques le Fataliste …)
Pierre Le Grand à Saint-Pétersbourg.
Le philosophe, c’est Diderot qui intervint avec empressement auprès de Catherine II pour que son ami bénéficiât de cette commande qui allait assurer sa célébrité dans toute l’Europe.
A travers leur amitié, leur correspondance et leur longue querelle épistolaire autour de la notion de postérité, Frédéric Vitoux restitue ici une époque et des hommes essentiels de l’histoire des idées (L’Encyclopédie et ses artisans, Diderot, d’Alembert, Rousseau, Voltaire, ou le trop méconnu chevalier de Jaucourt). A la faveur de rapprochements et de digressions (cet art dans lequel excella Diderot qui se comparait lui-même à un chien de chasse mal dressé), ce sont des moments de sa propre vie qu’il mêle à la matière de son essai , ce qui lui permet de s’exprimer mezza voce sur le débat qui, en son temps, nourrit l’amitié des deux hommes et aboutit à leur rupture.
Falconet ne croyait pas à la postérité tandis que Diderot plaçait en elle tous ses espoirs. Ces options antagonistes trahissent le caractère des deux hommes : Falconet misanthrope, farouche, pessimiste, d’une probité artistique sans faille, mais volontiers brutal (on l’accusera, à tort du reste, d’avoir poussé l’un de ses élèves au suicide par ses jugements intransigeants à son égard), s’aliénant en Russie tous ses interlocuteurs, et pour finir ingrat. Diderot infatigablement dévoué à ses amis, affectif, optimisme et altruiste.
Leur fervente amitié se dissipa donc dans la rancune et la défiance en raison de plusieurs maladresses du sculpteur, son refus de tenir sa promesse de recevoir Diderot sous son toit, à Saint-Pétersbourg, quand le philosophe se décida enfin à entreprendre ce long voyage qu’espérait et attendait l’impératrice Catherine II depuis si longtemps mais aussi parce que Falconet laissa publier, sans l’aval de Diderot, leur correspondance.
De Russie, Diderot rentre désabusé de son rêve philosophique consistant à convertir Catherine II aux Lumières ; Falconet, lui, claquera la porte et n’assistera même pas à l’inauguration de son chef d’œuvre.
Rien de désincarné dans cet essai. Le récit de l’amitié des deux hommes donne matière à des retours sur soi de l’auteur : l’île Saint-Louis qui lui est si chère, où vécurent aussi ses deux personnages ; des rencontres (Le Marchand ; Jorge Amado ; la création du Périscope de l’île Saint-Louis, qui fut l’occasion de la rencontre essentielle avec son épouse Nicole ; le beau portrait de l’ours Bernard Frank et du non moins ours Céline, plus amer et véhément à son retour d’URSS en 1936 que ne le fut Diderot en 1774 ; la découverte de la divagation d’un Laurence Sterne libérateur, l’auteur de Tristram Shandy dont l’influence fit déterminante pour l’auteur de Jacques le Fataliste …)
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