Maurizio Bettini:
Superflu et indispensable
Überflüssig und unentbehrlichA che servono i Greci e i Romani?
À quoi servent les Grecs
et les Romains?
Wozu sind die Griechen und die Römer gut?
Traduction (Italien) : Pierre Vesperini
Traduction (Italien) : Pierre Vesperini
- --- Hors collection - Essais
Paris: Flammarion 2018, 216 pp.
- --- EAN: 9782081425330 ---
- ISBN: 9782081425330
- Maurizio Bettini (geb. 1947) ist Professor für klassische Philologie an der Universität Siena und leitet das Institut für Anthropologie der antiken Welt. Er ist Autor und Herausgeber zahlreicher Bücher zur Mythologie und Anthropologie und schreibt regelmäßig für die Tageszeitung »La Repubblica«.
In diesem Buch stellt er die Frage: Die ganze Welt weiß es: seit Jahrhunderten spricht keiner mehr Latein oder Alt-Griechisch.Wozu sind also diese Sprachen für uns noch nützlich?
In einer Gesellschaft jedoch, die das Ideal der Rentabilität vorantreibt, und zwar bis in die Sprache, die sie benutzt, gewinnt diese Frage eine neue Brisanz. Die wenigsten machen sich klar, dass unsere Weltwahrnehmung durch die antike Kultur getränkt ist. Natürlich kann man sich nicht darauf beschränken, unsere "Wurzeln" bei den Griechen und Römern zu suchen. Vielleicht orientiert sich unser Interesse eher an den Unterschieden zu ihnen. Ihr geschmeidiger Polytheismus ist für alle fremden Götter offen. Die weit verzweigte römische Familie, in der der mütterliche Onkel sich zum Vertrauten seiner Neffen verpflichtet sieht, ist weit von unserem Modell des nuklearen Zeitalters entfern. Da wo wir von Leuten "der Farbigkeit" sprechen die Römer von Leuten "ohne Farbe" .
Was zeigt allein dieses Beispiel? Griechen und Römer sind uns gleichzeitig fremd und vertraut. Sie oft besuchen, heißt auch, sich auf ihre Gedankenwelt einlassen. Das bedeutet nicht nur, unser Gedächtnis genauer zu erforschen, sondern auch, sich der Andersheit zu öffnen, also auf das Ganze gesehen, die unentbehrliche Nutzlosigkeit sorgsam zu pflegen !
Voilà bien, avance Maurizio Bettini, une question révélatrice de notre époque, obsédée par l’efficacité, infiltrée par l’idéal de rentabilité jusque dans le langage qu’elle adopte. Bien sûr, 99 % des élèves n’utiliseront pas les langues et les civilisations antiques de leur vie. Mais la culture doit-elle vraiment servir?
Toute notre perception du monde est irriguée par la culture antique. Cela étant, peut-être ne faut-il pas se borner à chercher nos «racines» chez les Grecs et les Romains. Peut-être l’intérêt réside-t-il, au contraire, dans nos différences. Leur souple polythéisme est ouvert
à tous les dieux étrangers. La vaste famille romaine, où l’oncle maternel se doit d’être le confident de ses neveux, est loin de notre modèle nucléaire. Là où nous parlerions de gens «de couleur», les Romains parlent de gensdecolor : «sans couleur».
Grecs et Romains nous sont à la fois étranges et familiers. Les fréquenter, c’est aussi bien explorer notre mémoire que s’ouvrir à l’altérité : cultiver, en somme, le superflu indispensable.
Toute notre perception du monde est irriguée par la culture antique. Cela étant, peut-être ne faut-il pas se borner à chercher nos «racines» chez les Grecs et les Romains. Peut-être l’intérêt réside-t-il, au contraire, dans nos différences. Leur souple polythéisme est ouvert
à tous les dieux étrangers. La vaste famille romaine, où l’oncle maternel se doit d’être le confident de ses neveux, est loin de notre modèle nucléaire. Là où nous parlerions de gens «de couleur», les Romains parlent de gensdecolor : «sans couleur».
Grecs et Romains nous sont à la fois étranges et familiers. Les fréquenter, c’est aussi bien explorer notre mémoire que s’ouvrir à l’altérité : cultiver, en somme, le superflu indispensable.
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